En avril 2019, j’ai eu l’occasion de réaliser un de mes rêves, faire le trek du Choquequirao. Un trek considéré comme moyen à difficile et nécessitant une préparation physique afin de ne pas trop souffrir des dénivelés importants.
Le Choquequirao est une cité Inca perchée à 3 085m d’altitude dans les Andes qui partage des similitudes avec celle du Machu Picchu, à la différence près que seul 30% du site est découvert et donc visible.

C’est une très grande cité étendue sur 1 800 hectares qui, si elle était découverte en totalité, surpasserait celle du Machu Picchu.
En Quechua, Choquequirao signifie le berceau de l’or Inca, de quoi faire rêver ! Les ruines comportent plusieurs structures, des bâtiments (temples, habitations…) et de très nombreuses terrasses, dont les célèbres terrasses de lamas.
Cette cité est restée jusque récemment méconnue du fait de son isolement et l’absence de moyen rapide de l’atteindre. En effet, il n’est possible de la visiter qu’en réalisant un trek de 4 jours aller-retour.
La particularité de ce trek est que je l’ai organisé dans un contexte professionnel pour embarquer avec moi 14 compañeros de l’entreprise dans laquelle je travaille, avec pour leitmotiv : voyage solidaire. L’impact carbone du voyage a été compensé par un don à des associations pour la protection de l’environnement et le logement a été pris en milieu associatif local avec le versement d’un don également pour leur venir en aide.
Il a été organisé avec l’aide de TerreDav pour la partie trek, et l’association Qosqo Maki pour la partie hébergement sur Cusco. Qosqo Maki est une association française venant en aide aux enfants et adolescents en situation de rue, vivant dans la région de Cusco.
Pour plus de détails sur TerreDav, c’est ici, et pour l’association Qosqo Maki, c’est par là.
Vu notre nombre et le contexte pro, nous l’avons fait avec l’accompagnement de 2 guides locaux parlant français, de mules qui portait les sac de 70l (8kg par personne max) et fournissaient tentes, matelas, duvet, cuisine.
Il faut en revanche prévoir d’avoir de l’argent liquide pour se ravitailler en eau lors du trek.
Ceci étant dit, nous pouvons avancer ! (retrouvez plus bas, mes conseils pour la préparation ainsi que les équipements nécessaires !)
La réalisation du trek :
Nous avons débuté notre trek depuis le village de Cachora, à 2 850m, pour relier le premier stop à Chiquisca, à 1 930m. La marche dure environ 4 à 6h et est en descente continue, parfois bien raide et glissante.
Cette première partie offre une vue spectaculaire sur le glacier Padreyoc (5 571m) et le canyon de l’Apurimac. Si vous avez de la chance vous verrez des lamas, beaucoup de chance, vous pourrez admirer des condors.

Nous bivouaquerons sur place avant d’entamer le plus gros du séjour, la montée.
Le deuxième jour est effectivement une grosse journée. Du fait de la chaleur dans la vallée, il est préférable de partir très tôt pour éviter de trop souffrir de la chaleur en pleine ascension.

Nous avons quitté le camps aux alentours de 4h30-5h du matin pour descendre jusque Playa Rosalina, puis débuté l’ascension de 1 100m de dénivelé positif, pour atteindre le village de Marampata. La montée est très raide et fatigante mais la récompense en vaut la peine avec une vue à couper le souffle quand on finit l’ascension. Le parcours continue à monter jusqu’à atteindre le site et commencer une première exploration avec le soleil couchant. Au total, ce sont entre 5 et 7h de marche.
La joie d’être dans la cité Inca est immense, une belle récompense de deux jours d’effort !

Visiter le site pour la première fois après avoir passé la journée à monter et à suer, est un sentiment incroyable. S’ajoute à ce sentiment, l’impression d’être un privilégié car nous y étions seul à pouvoir profiter d’un site remarquable.
Après une nuit au bivouac, un peu en contrebas du site, nous avons décidé avec un de mes compañero d’y retourner pour poursuivre l’exploration pendant 3h…en sachant que nous allions devoir rattraper le retard pris sur le groupe.

Et ça en valait la peine car nous avons pu visiter plus en profondeur cette cité et partir admirer les si célèbres terrasses incrustées de lamas.

Cette troisième journée prévoyait une longue descente jusqu’au lieu du premier bivouac. Puis enfin, il était temps d’amorcer la dernière grosse journée d’ascension pour rejoindre notre point de départ.
Avoir réalisé ce trek aura été pour moi une grande fierté. Celle de l’avoir accompli, et celle d’avoir réalisé un rêve que je pensais presqu’impossible.

Je ne peux que vous conseiller de le faire si vous en avez le temps car l’absence de touriste donne une saveur très particulière à la découverte de ce site.
Plusieurs projets sont à l’étude pour faire en sorte de faciliter l’accès au Choquequirao, dont un qui prévoit de le rapprocher à une demi-heure de marche. Si cela permettra en effet d’augmenter le nombre de visiteurs et donc les revenus pour favoriser la restauration du site, cela créera forcément un afflux important de fréquentation. La saveur n’en sera plus la même.
La préparation physique :
Pour que ce trek se fasse dans de bonnes conditions, j’ai établi un programme sur 3 mois avec au programme :
– Programme de cardio sur 9 semaines : Montée en puissance progressive en tâchant de viser une sortie hebdomadaire de 30mn à 1h
– Programme de préparation physique sur 10 semaines : Réalisation de 5 exercices 3 fois par semaine comprenant 3-4 séries de pompes, chaise romaine, planche, squats et crunch/abdos…avec une augmentation du nombre de série au fur et à mesure du programme
– Sortie rando mensuelle avec port de sac léger (3-5 kg) : Réalisation d’une marche de 4-5h pour s’exercer à de longues marches, en favorisant des lieux avec des dénivelés
Pour beaucoup, il est difficile de se discipliner ou de trouver la motivation, moi le premier, mais, un trek ça se savoure…et ça se prépare !
Les équipements :
En avril à Cusco, les températures sont plutôt clémentes et la météo relativement bonne. Il n’est pas impossible qu’il pleuve mais cela reste raisonnable. Me concernant, nous avons eu un temps clair et pas de pluie, on a même eu chaud par moment.
Personnellement, je conseille de prendre avec vous :
– Haut du corps : 3 T-shirts respirant / 1 haut technique manche longue / 1 petite veste polaire pour le soir (ou coupe-vent pour les moins frileux) / 1 cape de pluie
– Bas du corps : 1 pantalon de rando (les leggings de sport passent aussi) / 1 short de rando / 1 bonne paire de chaussures de rando montante / 4 paires de chaussettes de rando
– Accessoires : 1 paire de lunettes catégorie 3 mini / sac à dos de 30 litres (étanche ou avec sa cape de protection) / 1 casquette / 1 paire de tennis / Crème solaire / Antimousitques (oui, oui, oui, y en a énormément !)